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La Graaalps, 898 kilomètres des montagnes à la mer

  • Photo du rédacteur: Pierre Gouyou Beauchamps
    Pierre Gouyou Beauchamps
  • il y a 16 heures
  • 14 min de lecture

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La Graaalps 800 


Le principe : La Graaalps 800 de 2025 est une course gravel à itinéraire fixe de 898 kilomètres et 18000 mètres de dénivelé positif, organisée du 15 au 19 juillet 2025 entre la station suisse de Crans-Montana et la station balnéaire de Mandelieu-la-Napoule sur la Côte d'Azur. Tout le monde roule sur le même itinéraire, travaillé et fourni par l’organisation. Dans l'esprit des courses “Race Across” d’Arnaud Manzanini, deux bases de vie sont organisées sur le parcours. La première à Turin dans la plaine du Pô et la deuxième à Cuneo, avant la grande montée vers le col de la Lombarde. L'idée, c'est de s'envoyer un sac d'affaires à la première base de vie de Turin. Ça peut être des fringues propres, de la nourriture, ce qu’on veut. Pour ceux qui roulent la 800, c'est la seule base de vie où l'on peut s'envoyer un sac personnel. Les deux bases de vie à Turin et Cuneo servent de point de départ des courses 500 et 300 km. La Graaalps est une course gravel, mais connaissant un peu les Alpes, j'ai pris mon VTT canyon Exceed semi rigide, avec 100 cm de débattement à l’avant. On était 3 VTT sur 64 concurrents. Les autres étaient en gravel. Spoiler direct : j’étais super bien sur mon VTT, aucune douleur ni blessures. 


Logistique : pour rejoindre Crans Montana, j’ai pris le TER Lyon - Genève, puis Genève - Sierre, puis le téléphérique qui grimpe à la station. Sinon, c’est 1000+ à vélo. 

Comme dans toutes les courses à vélo, vérification du vélo et du matériel obligatoire embarqué par chaque participant.e.s, plaque de cadre, ravito. En plus des autres courses, on avait ici une animation au micro que je redoutais mais qui était vraiment bon enfant, simple, assez agréable au final. 


La trace : Départ de Crans Montana, descente dans la vallée du Valais que l’on remonte jusqu’au col du Nufenen (2477 mètres d’altitude), puis enchaînement avec le col gravel de San Giacomo (2309 mètres d’altitude), longue descente dans la vallée de la rivière Toce jusqu’à Omegna, remontée dans les hauteurs du Piémont jusqu’à Biella, traversée de la plaine du Pô, Turin, Cuneo, puis deuxième traversée des Alpes par le col gravel de la Lombarde, vallée de la Tinée, col de la Couillole avec portions gravel, traversée de la vallée du Var, remontée vers la clue de Riolan, Roquestéron, l’arrière-pays niçois, Gréolières-les-Neiges et arrivée à Mandelieu-la-Napoule. 


Découpage de mes journées : 


J1 : départ à 18 heures, arrêt vers minuit 95 km/2375+

J2 : départ 4h, arrivée vers 20 heures. 186 km / 4100+

J3 : départ 5h, arrivée à minuit. 235 km / 3200+

J4 : départ 5h, arrivée 22h40 186 km / 3515+

J5 : départ 5 heures, arrivée 21h51, 204 km / 5200+


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Récap de la course


15 juillet 2025, 18h : J1 départ de la Graaalps 800. 95 km/2375+


Les 64 participant.e.s s’élancent toutes les 45 secondes au son du corps des Alpes. Ouais, cette longue corne posée par terre, comme dans Astérix chez les Helvètes. Je pars à 18h37 de la station suisse. Le départ est roulant et en descente puisque l'on démarre 1000 mètres au-dessus de la vallée glaciaire du Valais où la trace dégringole. Ça roule vite, des petits groupes se forment, on sent l’excitation des premiers tours de roue et on prend parfois de mauvaises directions. Il faut alors rebrousser chemin et souvent pousser le vélo sur quelques dizaines de mètres pour rejoindre la trace. On se retrouve vite sur la plancher de la vallée, à remonter des pentes à 10% dans les vignes, zigzaguant entre les jets aléatoires des arrosages automatiques. Premiers coups de chaud. 


La fin du jour approche rapidement et on se retrouve vite éparpillés sur la trace, loin les uns des autres. Moins de 3 heures après le départ, après une longue portion d’asphalte puis de graviers qui nous emmène sur les pentes sud du Valais avant de redescendre en fond de vallée, je roule seul le long du Rhône, à proximité de l’immense usine DSM de Viège. La scène est surréelle. Je roule à travers des lumières blanches éblouissantes et des fumées comme dans un film SF. Entre chien et loup je m’arrête pour enclencher le mode nocturne. J’allume la frontale. La nuit m’enveloppe. J’entre vraiment dans la course.


Sur les hauteurs du Valais
Sur les hauteurs du Valais

Vers 23h30, je décide de franchir les limites de la ville de Brig et de trouver un coin pour dormir plus loin, sur les hauteurs. Ça remonte en rive gauche du Rhône sur des pistes bien énervées. 95 kilomètres après le départ de Crans, à minuit, je pose le bivy à 4 mètres de la trace, dans une prairie assez plate. L’excitation du début de course m’a désorganisé. Je suis trop exposé au vent et je passe 3 heures de mauvais sommeil à grelotter. À 4 heures du matin, je repars. J’aurais dû m'arrêter à Brig. 


16 juillet 2025 J2 - 186 km / 4100+


J'entame la deuxième journée dans le dur au niveau de la fatigue. Le temps est maussade ce matin. Je traverse la superbe vallée de Conches constellée de chalets de bois sombre et rencontre Louis, un lyonnais comme moi avec qui je roule quelques kilomètres. Il a fait le (bon) choix de s’arrêter à Brig pour la nuit. Je passe le grand centre nordique puis avise un hôtel cossu au pied de la montée du col du Nufenen. Sans même me rendre compte que j’ai fait un choix, je m’y arrête 30 minutes. C’est le corps qui parle. Solide petit déjeuner pour recharger mes niveaux d’énergie en capilotade. Le gars de l’hôtel est sympa. Il pose quelques questions sur la course. Je descends 4 cafés au lait et bricole un petit sandwich pour la montée. Ensuite c’est la montée vers le col du Nufenen, d'abord en gravel sur un GR pédestre infernal puis sur la large route asphaltée. La température descend. Il se met à bruiner serré avant le sommet. Devant et derrière moi, quelques concurrents la tête dans les épaules. 


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Arrivée au Nufenen, le premier grand col de la Graaalps à 2477 mètres d’altitude vers 9 heures du matin. Le monde est en dessous. Au-dessus, c’est la tourmente, les nuages qui filent à vive allure sur les crêtes. Très courte pause pour enfiler la veste de pluie et je dégringole à 70 km/h jusqu'à la jonction de la piste à droite qui remonte en direction du col gravel de San Giacomo. 


La partie gravel de la montée du col est un véritable calvaire. Je grimpe sur un sentier en cours d’aménagement où une petite pelleteuse mécanique est en train de défoncer le terrain. Pour l’instant, c’est juste impraticable. Je pousse le vélo sur des kilomètres et lutte contre la fatigue. Éreinté, j'avise une petite terrasse en herbe où je pose mon bivy et somnole pendant 1 heure, sous un soleil timide. Lorsqu'un concurrent me dépasse en faisant cliqueter sa roue libre, je remballe mes affaires en 3 minutes et poursuis la poussée du vélo vers le col.


Là-haut, c’est l’Italie. Je dégomme le sandwich que j’avais préparé à l’hôtel au pied du Nufenen. Je l’avais complètement oublié, celui-là. 


La descente du San Giacomo
La descente du San Giacomo

La descente du Giacomo est dingue. Une large piste assez technique, avec un lit de cailloux roulants et pointus, file en contrebas du col. Je double plusieurs concurrents en me remerciant d’avoir pris un VTT avec suspension avant. Gros kiff, cette descente. Comme toutes les descentes de la course, d’ailleurs. Les vues sont dingues, avec de grandes prairies d’altitude, des névés accrochées aux sommets, des lacs de retenue d’un bleu électrique. Et le beau temps est revenu. 


Rivière et cascade Toce
Rivière et cascade Toce

Arrivée sur la rivière Toce qui se jette en une large cascade dans la longue et étroite vallée. Quelques touristes sont là et prennent des photos. Débute la longue descente en gravel de part et d'autre de la rivière, dans des décors et des paysages très sauvages, loin de tous villages. J’arrive à Domodossola vers 15h30 où je fais une pause assez longue -trop longue, en vrai- au Lidl pour acheter des yaourts à boire et des trucs salés à bouffer. J’ai parcouru 230 kilomètres depuis hier soir. 


Descente de la vallée de la rivière Toce
Descente de la vallée de la rivière Toce

Je poursuis la descente jusqu’à Omegna en compagnie de Louis et débute la montée jusqu'au village de Quarna Sotto où j'ai réservé un hôtel pour la nuit. 


Les virages en épingle pour atteindre le village perché sont super longs. Pas difficiles mais je suis au bout du scotch. J'arrive à l'hôtel vers 20 heures. La dame est adorable et m'indique la chambre. Je m’effondre sur le lit king size et dois vraiment me motiver pour descendre dîner. J'ai envie de vomir, je n'ai pas faim. Je me force à descendre un plat de pâtes avant de dormir 7h d'affilée, entre 10h et 5h du matin. Clairement, c’est la nuit de repos qui a sauvé ma course. Il y a l’avant et l’après Quarna Sotto. 


17 juillet 2025 J3 - 235 km / 3200+


Départ à 6 heures du matin. J’ai la super forme. Le petit village où je me suis arrêté est au milieu d’une longue montée. Il faut poursuivre vers les hauteurs. Il y a direct des pentes à 15 %, les cailloux roulent sous le pneu arrière. C'est vraiment dur physiquement de commencer la journée ainsi mais ça tient. J'arrive là-haut après avoir doublé quelques concurrents, dont 2 belges sympas qui ont aussi passé la nuit dans un hôtel du village. J’atteins les prairies dorées par le soleil levant, avant une section de “hike-a-bike” aussi courte qu’intense et une descente rapide sur le village de Varallo où je reprends un deuxième petit déjeuner. Le village est superbe, avec les couleurs ravivées par la chaude lumière du matin. Louis est là, on cause un peu et on se sépare à nouveau.


Départ du deuxième matin, sur les hauteurs de Quarna Sotto
Départ du deuxième matin, sur les hauteurs de Quarna Sotto

Pour sortir des Alpes, la trace emprunte une longue piste à travers les forêts du Piémont. Il n’y a pas beaucoup de vues mais le gravel est assez roulant. Je rencontre l'équipe média qui me filme en train de monter jusqu'au dernier col de la Sessera (1372 mètres alt.) avant la bascule dans la vallée du Pô. 


Avec Louis !
Avec Louis !

Pause kebab et quelques cocas dans la petite ville de Biella. Les Alpes sont franchies. C’est le début de la plaine du Pô. Le grand plat. J’ai traversé cette plaine en 2016, j’en garde des souvenirs peu sympathiques. Pendant quelques heures, je longe des canaux mortifères, des pistes pour tracteur à travers les champs de maïs. Finalement c’est pas si horrible, ça change assez souvent de revêtements et d’ambiance sauf pour cette longue section de 20 kilomètres le long d'un petit canal, sur une piste cahoteuse en herbe.


Au bout de la ligne droite, Saluggia, petit village où un camion de bord de route vend fruits et légumes. Pastèque, abricots et brugnons sont les bienvenus. Je regarde mon GPS. J'avance bien. 430 kilomètres depuis Crans. Encore 40 pour Turin. 


Pause bienvenue
Pause bienvenue

J’arrive au MotoVélodromo de Turin en fin de journée. C’est la première base de vie de la course 800. Le lieu n'est pas privatisé donc les concurrents partagent les espaces communs avec les citadins venus jouer au paddle ou prendre un verre au soleil. C'est difficile, voire impossible de se reposer ici donc je prends une douche, je me ravitaille et je repars à nouveau pour 50 kilomètres de nuit, en longeant le fleuve Pô sur des pistes sablonneuses envahies de moucherons. Pas le moment de sourire. En chemin, juste après avoir dévoré une pizza bambino à Moncalieri à la nuit tombante, je me retrouve dans la propriété privée d'un gars, avec d'énormes chiens blancs qui hurlent derrière un grillage métallique. Nuit noire. Je patauge dans les hautes herbes, les ronces et les orties pendant 10 minutes à essayer de trouver l’itinéraire affiché sur mon GPS, avant de rebrousser chemin et de retrouver la trace 7 kilomètres plus loin, en empruntant une route nationale. Le gars était passablement énervé, j’ai vraiment cru qu’il allait lâcher les chiens. 


Avec Arnaud au MotoVelodromo de Turin
Avec Arnaud au MotoVelodromo de Turin

À Ceresole Alba, vers minuit, j’avise un parc à jeux où je déroule mon bivy. Je m’endors en quelques minutes près du toboggan en plastique et je dors 4 heures pas trop mal. Lieu calme, peu de passage, température idéale. 


18 juillet 2025 J4 186 km / 3515+


Départ à 5h30 tapante et franchissement d'une région très belle, boisée, avec des parcs sillonnés de sentiers. Après la platitude de la plaine du Pô, le terrain est enfin accidenté, à un moment je me retrouve au fond d’une profonde et large ravine de plus en plus sombre, avant de retrouver la lumière en remontant une piste de sable. J’ai la sensation d’être descendu sous terre et d’en être revenu. 


À 6 heures du matin, le village de Borgo San Martino dort. Sauf au café d’un rond-point, où 2 cafés crème me sont servis simultanément, en compagnie de 2 concurrents du Graaalps 500 partis hier soir de Turin à 18 heures.


Le soleil se lève enfin lors de l’ascension des collines tapissées de vignes que j'avais découvertes lors de ma traversée à vélo Lyon - Oulan Bator, en 2016. Il y a des paysages que l’on oublie pas. Je grimpe jusqu'au village perché de Morra qui surplombe les collines. J’avais pris une photo à la même terrasse panoramique, il y a 9 ans. Le soleil tape. C'est superbe. 


Village italien de Morra
Village italien de Morra

Champs de maïs et canaux en singletracks jusqu'à Cuneo que j'atteins vers 11 heures du matin. Je m’arrête 2 heures et demie. L’accueil des bénévoles est incroyable, ils font un travail formidable pour cuisiner des salades de pâtes au pesto et préparer des boissons fraîches. Je me douche et m’allonge une bonne heure sur les lits de camp installés dans un grand gymnase à l’étage. L’ambiance à la base de vie est excellente, on est nombreux.ses à traîner un peu trop avant de prendre la route à nouveau. On sait ce qui nous attend. 


Tartines de crème solaire et go pour l'ascension du col de la Lombarde. La marche d'approche en fond de la vallée est très longue, d’abord sur une belle piste blanche longeant un canal puis à travers des prairies inclinées jusqu’au pied de l’ascension. Là, les rampes sont terribles. Le genre de montées où t’as l’impression de faire tourner la terre sous toi à chaque coup de pédale. C'est très dur. Je m'arrête tous les 100 mètres de dénivelé positif pour souffler ou boire une gorgée d'eau. Je croise à nouveau la voiture média qui filme un bout de mon ascension jusqu'à ce que la trace quitte le bitume et bifurque sur une mauvaise piste en direction du col. La piste n’est pas juste mauvaise, elle est carrément horrible avec un lit de cailloux mobiles de la taille de boules de pétanque. C’est inroulable. Je pousse. 



Piste de la Lombarde
Piste de la Lombarde

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Après 3 heures d'ascension depuis le pied du col, je suis au bout du bout. Heureusement, j’arrive juste pour le coucher de soleil, dans une lumière mielleuse de fin de journée. Col de la Lombarde, un peu de 2300 mètres d'altitude, bonsoir. Je viens d’entrer en France, le troisième pays traversé par la Graaalps. Je suis naze de fatigue. J'enfile une veste et me laisse descendre jusqu'à la station d'Isola 2000 en luttant contre la pénombre. La montagne environnante est assez moche, défigurée par le tourisme hivernal et les bulldozers. La trace emprunte les pistes VTT de la station pour atteindre le village d'Isola. Les pistes sont assez techniques mais bizarrement j'aime bien. Entre chien et loup, c'est sauvage et encaissé. La trace dévale parallèlement au torrent qui bondit vers la vallée. J'arrive au village d'Isola à la nuit tombée. Sur la place du village se tient un concert où le son est poussé trop fort. Devant la scène, les gens massés autour des tables hurlent ou se taisent simplement. C'est comme regarder un film sans les dialogues. Je descends un steak tartare dans le resto le plus éloigné du capharnaüm, tandis que ma petite lessive fait une flaque au pied d’une barrière - t-shirt merino, gants, tour de cou. Je me laisse descendre encore 15 kilomètres à la lumière du phare jusqu'au pied du col de la Couillole. Vers 23h30, je déroule mon bivy à côté d’une table de pique-nique, à 10 mètres de la route du col, juste au-dessus de la Tinée. C’est calme et rassurant. 



Descente après Isola 2000
Descente après Isola 2000

19 juillet 2025 J5 - L’arrivée en 4 jours, 2 heures et 53 minutes. 204 km / 5200+


Dernier jour d'anthologie, 204 km pour 5200 mètres positif en commençant par une ascension à la lumière du phare du col de la Couillole par la route asphaltée jusqu'à Roubion, puis un enchaînement par une superbe piste d'altitude jusqu'à Pierlas. C'est hyper sauvage et reculé. Je croise des fermes assez mal tenues avec des déchets partout autour. On dirait des terrains vagues. La route de Pierlas est hyper escarpée, avec des pentes vertigineuses et des ravins terribles séparés par des rails de sécurité tout rouillés. 


Pistes de la Couillole
Pistes de la Couillole

Au Touët sur Var, solide petit déjeuner avant la remontée sur pistes de gravier vers la clue de Riolan taillée dans les strates calcaires. J’ai atteint les terres du parc naturel des Préalpes d’Azur. On dirait le sud, clairement. 


Clue du Riolan
Clue du Riolan

Ravito à la supérette du village de Roquesteron, où je croise quelques concurrents fatigués. Jusqu'à Gréolières-les-Neiges, la montée est longue, 1400 mètres de dénivelé positif par des pistes gravel de bonne qualité, avec un ultime portage hyper raide dans les forêts de hêtres jusqu'à la station de Gréolières. Là-haut, la station est vide, un peu fantomatique. Je roule seul depuis des jours, maintenant. 


Hike a bike avant Gréolières-les-Neiges
Hike a bike avant Gréolières-les-Neiges

L’après-midi défile sur de longs singletracks dans une végétation cramée. Un orage passe, qui ne dure pas. Au col du Ferrier, ça sent l’arrivée. Mais il reste encore 65 bornes. C’est interminable. Il faut franchir le massif du Tanneron où des pistes énervées me propulsent à près de 500 mètres d'altitude. Derniers tours de roue dans la descente vers Mandelieu-la-Napoule, arrivée vers 21h40 sur la ligne d’arrivée. 


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Classement : 20ème sur 64 concurrent.e.s au départ. 

Nombre de finishers : 29

Nombre de finishers VTT : 3 sur 3

Nombre de finishers gravel : 26 sur 61


Les retours d’après-course : 


Une organisation sérieuse et détendue


C’était la première fois que je m’alignais sur une course d’Arnaud, qui m’a invité pour l’occasion. J’ai roulé sur des courses organisées par Lost Dot (la TPR 2022), Nelson Trees (l’AMR 2020), Luke Royer (la Quest 2018), Yvan Thuayre (la Desertus Bikus 2022), mais c’était ma première course avec des bases de vie. J’avais un peu d’appréhension, surtout pour le côté très organisé de cette course, les banderoles, le micro, la sono… Mais j’ai bien aimé, c’est bon enfant, simple, pas prétentieux du tout. 


L’organisation était au top, les bénévoles font de cette course un très bel évènement. Sans eux ce ne serait vraiment pas la même ambiance. La base de vie de Cuneo était particulièrement bien organisée, avec des lits de camp à disposition, des couvertures et des oreillers, de la bonne nourriture cuite sur place, variée et en quantité. Un gymnase entier nous était réservé, c’était calme, tous ceux et celles qui l’ont voulu ont pu se reposer, dormir un peu, recharger les batteries des multiples objets électroniques.


J’adore tracer mes itinéraires personnels, mais j’adore aussi les courses où l’on doit suivre un itinéraire tracé et commun. On croise forcément d’autres concurrents, c’est l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes et de se sentir appartenir à une communauté. 


Un ticket d’entrée raisonnable


Le ticket d’entrée pour la Graaalps 800 était de 249€ pour l’édition 2025. C’est pas hors de prix par rapport à d’autres courses qui ne sont pas aussi organisées. Le prix inclut les ravitos sur les deux bases de vie, le transport des bagages, les photos de la team média, le suivi en direct du PC course, une assistance sécurité 24h/24. Pour info, pour environ le même prix, d’autres courses ne donnent qu'une trace GPX et quelques goodies. 


Une ambiance parfois malmenée par les concurrent.e.s eux-mêmes


J’ai trouvé qu’il y avait plus de concurrents désagréables sur ce format que sur des courses moins balisées. Peut-être que les gens attendent trop d’une organisation sérieuse ? Pas mal de concurrent.e.s se permettent de râler, que ce soit au départ, sur les lieux de ravito, à l’arrivée. “C’était pas assez gravel”, “c’était tracé pour un VTT”, “la base de vie de Turin était pas bien organisée”, “il y avait une route juste à côté de l’horrible trace gravel”, etc… C’est vraiment désagréable ces gens qui parlent fort et qui sont dans la critique négative permanente, ça crée une ambiance chelou partout où ils se trouvent. Surtout quand ils critiquent ouvertement l’orga en présence des bénévoles. C’est simplement irrespectueux. Quitte à donner des pénalités pour des faits de courses - quand on coupe la trace, quand on roule longtemps avec un.e autre concurrent.e - il devrait y avoir des pénalités pour les mauvais esprits qui sapent l’ambiance, c’est juste fatiguant. 


Pareil, comme dans la plupart des courses, il y a toujours ces gars sur la ligne de départ qu mettent en doute la stratégie des autres concurrents, assurent qu’ils ont fait le choix du vélo le plus adapté. Il y a aussi ceux -souvent les mêmes- qui parlent très fort des difficultés à venir pour montrer qu’ils ont bien étudié la trace. A quelques minutes du départ, je me souviens qu’un gars assurait qu’on aurait de gros problèmes de ravitaillement d’eau en Italie. Genre on va tous galérer mais lui a repéré chaque fontaine disponible. Du grand n’importe quoi. C’est agaçant. Mais c’est vite oublié une fois qu’on roule. Je pense que certains expriment juste des peurs et des craintes, il faut accepter ça, et s’en tenir éloigné. 








 
 
 

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